Le satellite Olympus-1 était un satellite de communications construit par British Aerospace, pour l’Agence Spatiale Européenne. Equipé de batteries Saft, il était destiné, comme son nom l’indique, à couvrir les Jeux olympiques d’été de Barcelone de 1992.
A son lancement, le 12 juillet 1989, c’était le plus gros satellite de télécommunication civile jamais construit. On l’avait du reste surnommé « LargeSat » (Gros satellite) ou « L-Sat ».
Mais le 29 mai 1991, l’équipe au sol devait constater que le satellite s’était mis en configuration de sauvegarde. Ayant perdu le signal lui permettant de s’orienter par rapport à la Terre, il s’était tourné automatiquement vers le Soleil pour garder ses batteries en charge. Les ingénieurs tentèrent d’envoyer une commande pour corriger cette anomalie, mais celle-ci contenait une erreur. Le satellite se mit alors à tourner sur son axe, perdant la direction du Soleil. Privé de la puissance de ses panneaux solaires, la batterie se déchargea complètement. Sans énergie, Olympus ne pouvait plus recevoir d’ordres télécommandés du sol.
Le satellite pivotait sur lui-même toutes les 90 secondes, sa température plongea sous les - 50° C et il dérivait vers dans l’espace au rythme de 5 degrés par jour. Le 19 juin cependant, les panneaux se trouvèrent suffisamment tournés vers le Soleil pour permettre une très faible recharge des batteries. Juste de quoi permettre au satellite de répondre à une commande envoyée de Perth, en Australie.
Le 1er juillet, il y eut assez d’énergie pour tourner pleinement les panneaux solaires vers le Soleil, et les batteries purent se recharger. Le plein fut atteint une semaine plus tard. Il permit de reprendre le contrôle du satellite, qui put se remettre sur sa trajectoire. Il put ainsi, finalement, remplir sa mission et retransmettre en direct les Jeux Olympiques.
Cet incident prouva que les batteries pouvaient résister aux températures extrêmes de l’espace, et au-delà de la mission pour laquelle elles avaient été conçues. Mais Olympus-1 n’en avait pas fini avec les ennuis : en 1994, il perdit un gyroscope en raison de la pluie de météorites des Perséides. Il se mit alors à tourner sur lui-même, et les efforts pour en reprendre le contrôle et le stabiliser entrainèrent la consommation de tout son carburant. Il fut alors mis en sommeil et placé sur une orbite « cimetière ».