Au sein des incubateurs de l’innovation de Saft, la qualification primordiale est l’ouverture d’esprit
Différentes équipes appliquent de nouvelles technologies à des difficultés du quotidien dans des hubs à Bordeaux en France et à Cockeysville aux États-Unis
Si vous avez déjà établi un lien entre un emballage de paquet de chips et la chimie d’une batterie, vous pourriez être le type même de scientifique que Saft recherche.
« Dans le cadre d’un projet d’électrochimie, nous avons examiné comment le stratifié de l’emballage empêche toute trace d’humidité, et de quelle manière nous pourrions l’intégrer dans nos propres processus », explique Carine Steinway, qui dirige l’équipe innovation de Saft à Cockeysville dans le Maryland. Le site se consacre aux batteries spécialisées pour les secteurs de l’espace et de la défense, mais les scientifiques, ingénieurs et techniciens travaillent aussi sur des projets dans un « incubateur » de l’innovation, en s’inspirant des derniers courants de pensée émanant d’une large gamme de secteurs. L’analyse de l’emballage découle du constat que les batteries, tout comme les chips, ont besoin d’être protégées de l’humidité.
« Avec l’incubateur, nous essayons de nous défaire et de nous écarter de l’ordre établi », ajoute Carine Steinway, qui chapeaute les 15 à 20 scientifiques qui travaillent sur les projets de l’incubateur en parallèle de leurs tâches quotidiennes. Elle affirme que leur capacité à résoudre les problèmes en faisant preuve de créativité est largement améliorée par le fait que l’équipe est très diversifiée tant en termes d’âge que de nationalité et de qualifications.
En effet, les profils qui la composent vont des jeunes diplômés d’une vingtaine d’années à des scientifiques très expérimentés de soixante ans et plus, qui viennent des États-Unis, de France, de Corée du Sud, de Chine, du Japon et d’Ukraine. Illustrant la palette d’expertises de Saft, les équipes de chimistes, ingénieurs en mécanique, électriciens et commerciaux travaillent main dans la main pour résoudre les problèmes des clients.
L’échec accéléré
En 2016, Saft a mis en place deux incubateurs technologiques afin d’accélérer une étape cruciale de ses activités de recherche et développement (R&D), le moment où une technologie émerge du laboratoire de recherche, en quête d’une application concrète. Au sein des deux incubateurs, à Cockeysville et Bordeaux, les équipes ont développé des prototypes de travail et les ont soumis aux conditions qui impactent la performance des batteries sur le terrain, y compris les changements de températures, l’humidité et les vibrations.
« Le travail en collaboration avec les équipes commerciales permet de garantir que les ressources scientifiques et d’ingénierie sont appliquées au plus près des besoins de l’entreprise. La volonté d’apprendre des collègues, et de communiquer les meilleures idées de tous les secteurs, crée une culture où l’expérimentation est encouragée, mais également ciblée », déclare Thomas Peuchant, responsable de l’équipe systèmes batteries pour l’incubateur de Bordeaux.
« Nous embauchons des personnes qui ont une très grande ouverture d’esprit, qui veulent créer des prototypes même si nous ne savons pas encore exactement comment nous exploiterons l’idée dans une batterie », ajoute-t-il. « Ces personnes ont une soif d’apprendre et nous avons toutes les compétences chez Saft pour les former. »
Thomas Peuchant a lui-même commencé sa carrière en tant qu’ingénieur en R&D dans le secteur automobile, après avoir décroché son diplôme auprès de l’Institut Français du Pétrole (IFPEN). Il a travaillé sur le système de gestion des batteries de la première voiture électrique de Renault avant de rejoindre Saft en 2013.
L’ouverture d’esprit s’applique aussi bien à la manière de faire qu’aux nouveaux produits ou technologies
De nouveaux domaines à explorer
Alors que l’analyse et la collecte de données et les logiciels occupent une place de plus en plus significative dans les batteries Saft, il devient également de plus en plus important d’apprendre des nouvelles générations de scientifiques et d’ingénieurs. Des systèmes d’alimentation intelligents peuvent désormais être surveillés à distance et en temps réel, en communiquant les informations concernant l’état de la batterie à son propriétaire et même en anticipant les problèmes avant qu’ils ne se produisent.
« Depuis que notre système de contrôle à distance est devenu opérationnel, nous avons franchi une étape dans le monde de l’intelligence artificielle et nous devons nous tourner vers de nouvelles compétences », poursuit Thomas Peuchant. « Nous devons recruter des experts en mégadonnées afin d’extraire les informations dissimulées dans les données des batteries, pour mieux comprendre comment le vieillissement des batteries se produit et augmenter l’adéquation de nos modèles. »
Les clients suivent leurs batteries connectées et leurs systèmes de stockage d’énergie (SSE) par le biais d’un site internet sécurisé, qui met régulièrement à jour les mesures clés de la batterie.
« Nous avons dû apprendre à créer un serveur et un site internet sécurisés. Cette activité est complètement nouvelle pour nous et c’est dans ce domaine que nous pouvons apprendre des jeunes diplômés », ajoute Thomas Peuchant.
De nouvelles approches
« L’ouverture d’esprit s’applique aussi bien à la manière de faire qu’aux nouveaux produits ou technologies », affirme Carine Steinway. Récemment, les membres les plus jeunes de l’équipe de Cockeysville ont travaillé sur un prototype afin d’utiliser la fibre de carbone plutôt qu’une plaque d’aluminium pour le dispositif de compression dans une batterie lithium-ion, et ont produit le module en utilisant l’impression 3D.
« C’était intéressant d’assister à la discussion avec les collègues plus âgés qui ont été habitués à travailler avec l’aluminium et de voir comment l’équipe a développé un prototype qui répondait aux inquiétudes liées à une manière de faire différente », explique-t-elle.
Le résultat a été une réussite, le dispositif en fibre de carbone était plus léger et réduisait ainsi le poids du système de module complet, et contrairement au métal, il n’était pas nécessaire de l’isoler pour empêcher les courts-circuits. Cela a permis d’épargner du temps et du travail.
« L’exemple est toujours en cours de qualification, mais l’objectif à long terme est de l’intégrer dans nos produits commerciaux, notamment pour les applications avec des restrictions de poids, » conclut Carine Steinway. « Nous avons aussi acquis de l’expérience en impression 3D et des contacts avec des fournisseurs d’impression 3D ».
Alors que l’évolution technologique prend de l’ampleur et que de plus en plus de secteurs se tournent vers la technologie des batteries pour soutenir leur transition des énergies fossiles vers les renouvelables, garder une ouverture d’esprit permet aux scientifiques, ingénieurs et équipes commerciales de Saft d’accompagner les changements qui impactent les clients et leurs secteurs.
carine.steinway@saftamerica.com
thomas.peuchant@saftbatteries.com